Le chômage des jeunes Gabonais

Article : Le chômage des jeunes Gabonais
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29 mai 2022

Le chômage des jeunes Gabonais

Le ne nous met pas à l'abri du chômage au Gabon
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Au Gabon, la question de l’employabilité des jeunes gabonais n’est plus une notion concrètement à réviser. Les jeunes sont diplômés, très souvent motivés et prêts à travailler. Seulement nombreux encore subissent les mesures d’une marginalisation professionnelle interminable. Au prétexte qu’ils ne correspondent pas ou plus au modèle dominant de la société professionnelle actuelle. Ce qui n’est pas d’ailleurs sans conséquences, quand on regarde la flambée continue des inégalités sociales.

Pourquoi voudrais-je que ça change ?

La perte des compétences

La première raison est que le chômage des jeunes au Gabon provoque la perte de leurs compétences. Resserre leur habilité à se rendre utile dans une société de plus en plus exigeante. Le chômage de longue durée augmente fortement. Selon les données fournies par la banque mondiale, le chômage au Gabon frappe principalement les jeunes. Et celui-ci n’épargne pas les diplômés. D’après le site Direct Info Gabon (DIG)[1], selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le Gabon possède l’un des taux de chômage chez les jeunes les plus élevés d’Afrique subsaharienne (38 %). Entre 2016 et 2020, l’Office national de l’emploi (ONE) a enregistré 64 077 demandeurs d’emploi. Un chiffre qui a connu une forte croissance avec l’apparition de la pandémie de COVID-19.
Soit 60 000 jeunes Gabonais en situation d’oisiveté professionnelle. Et au fur et à mesure qu’un allongement du délai d’entrée dans la vie active s’installe, leurs compétences se détériorent. Réduisant ainsi leur probabilité du départ et ou du retour à l’emploi.

La montée de la délinquance et de la criminalité

A cela s’ajoute, la croissance de la délinquance et la pratique d’exercices d’illégalité. L’une des conséquences, les plus inévitables, engendrées par le phénomène d’exclusion professionnelle concerne la hausse de la criminalité. La plupart des condamnés pour vols, trafics ou violences cumulent la précarité et l’exclusion sociale liées au chômage. Le chômage spécifiquement à grande durée va provoquer chez le chômeur un profond sentiment de désillusion. De désespoir marqué par la perte de ses repères. Face à cette posture, certains, pour survivre, se sentent forcés de mener des actions en toute illégalité. Trafic et commerce de drogues dures, proxénétisme, prostitution, vol aggravé, arnaque…Ce qui expliquerait la flambée d’activités illicites[2] en République gabonaise. Par exemple, une étude publiée en 2000 montrait qu’un détenu sur sept n’a jamais exercé d’activité professionnelle. Et qu’un sur deux est ou a été ouvrier, contre un sur trois dans l’ensemble de la population. En somme, un jeune issu d’un milieu défavorisé, en état graduel de chômage, peut donc facilement basculer dans l’illégal.

Mes solutions pour réduire l’impact du chômage au Gabon

Le chômage des jeunes constitue aujourd’hui une préoccupation universelle. Au Gabon, il reste un mal qui atteint des proportions phénoménales. Toutefois, plusieurs solutions restent envisageables et capables de diminuer son empreinte au sein de notre société.

Le foisonnement des projets à création d’emplois à l’échelle nationale

L’exemple parfait pour illustrer cette idée parait, bien sûr, la zone économique spéciale de Nkok qui a permis la création de plus de 10 000 emplois[4] depuis sa mise à pied au niveau opérationnel en 2012. Et la Zone d’Investissement Spécial (ZIS) d’Ikolo à Lambaréné qui, elle, a arraché du chômage près de 500 jeunes[5] depuis le lancement de ses activités en juillet 2021. L’État gabonais, dans sa dynamique de diversification de l’économie nationale, devrait être un peu plus large. Intensifier ses investissements dans des projets aussi porteurs si l’on veut réduire l’impact du chômage et créer des emplois.

L’adéquation formation emploi

Le chômage structurel dont sont victimes les jeunes gabonais est la conséquence d’une inadéquation des formations aux besoins des entreprises. Les formations ne correspondent pas à l’offre. Nous vivons dans une époque marquée par des évolutions technologiques de grandes ampleurs. Une époque au cœur de laquelle la technologie est devenue un enjeu de développement économique et social.

Comment comprendre par exemple que les jeunes choisissent de se tourner majoritairement en sociologie, en philosophie ou Lettres modernes. Des formations qui clairement sur le sol gabonais ne facilite pas l’accès à l’emploi. En somme, un diplôme de BTS en informatique a plus de chance d’être employé qu’un master 2 en sociologie. Ce problème engage la responsabilité d’un côté de l’Etat et des parents de l’autre côté. Surtout s’agissant de l’orientation des étudiants à la parfaite adéquation des formations aux postes à promouvoir. Il faut donner aux jeunes gabonais des formations à la hauteur des espérances des entreprises.

Encourager l’entrepreneuriat chez les jeunes

L’une des raisons du sur-chômage relève du déséquilibre entre offre et demande sur le marché du travail au Gabon. Selon les secteurs, il y a plus de demandeurs d’emploi que d’offres et inversement. Provoquer chez les jeunes le besoin d’entreprendre des activités lucratives reste une priorité dans cette lutte. Pousser les jeunes à entreprendre passe par l’éducation à l’entrepreneuriat. La mise en place des séminaires de formations et l’organisation des salons des entrepreneurs.
Le problème auquel on est confronté quand on se jette dans l’auto-emploi reste notamment celui du financement. Alors, je pense que des aides financières très larges et concrètes doivent être envisagées pour épauler les jeunes entrepreneurs gabonais.

La valeur d’un bien se mesure à la satisfaction qu’il apporte non pas à un, mais, à tous.

Freddy Israël
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